Le Village aérien - Jules Verne - ebook

Le Village aérien ebook

Jules Verne

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Opis

Le roman se passe en Afrique. Le docteur Yohausen, médecin et biologiste, un grand humaniste, pourtant considéré comme fou dans certains cercles, entreprend une expédition scientifique en Afrique pour étudier les singes hominidés et disparaît sans laisser de trace dans la jungle. Ils essaient de le trouver, mais sans succès et, finalement, ils sont reconnus comme manquants.

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Jules Verne

Le Village aérien

Varsovie 2019

Table des matières

CHAPITRE I. Après une longue étape

CHAPITRE II. Les feux mouvants

CHAPITRE III. Dispersion

CHAPITRE IV. Parti à prendre, parti pris

CHAPITRE V. Première journée de marche

CHAPITRE VI. Après une longue étape

CHAPITRE VII. La cage vide

CHAPITRE VIII. Le docteur Johausen

CHAPITRE IX. Au courant du rio Johausen

CHAPITRE X. Ngora!

CHAPITRE XI. La journée du 19 Mars

CHAPITRE XII. Sous bois

CHAPITRE XIII. Le village aérien

CHAPITRE XIV. Les Wagddis

CHAPITRE XV. Trois semaines d'études

CHAPITRE XVI. Sa Majesté Msélo-Tala-Tala

CHAPITRE XVII. En quel état le docteur Johausen!

CHAPITRE XVIII. Brusque dénouement

CHAPITRE I

Après une longue étape

«Et le Congo américain, demanda Max Huber, il n'en est donc pas encore question?...

– À quoi bon, mon cher Max?... répondit John Cort. Est-ce que les vastes espaces nous manquent aux États-Unis?... Que de régions neuves et désertes à visiter entre l'Alaska et le Texas!... Avant d'aller coloniser au dehors, mieux vaut coloniser au dedans, je pense...

– Eh! mon cher John, les nations européennes finiront par s'être partagé l'Afrique, si les choses continuent – soit une superficie d'environ trois milliards d'hectares!... Les Américains les abandonneront-ils en totalité aux Anglais, aux Allemands, aux Hollandais, aux Portugais, aux Français, aux Italiens, aux Espagnols, aux Belges?...

– Les Américains n'en ont que faire – pas plus que les Russes, répliqua John Cort, et pour la même raison...

– Laquelle?

– C'est qu'il est inutile de se fatiguer les jambes, lorsqu'il suffit d'étendre le bras...

– Bon! mon cher John, le gouvernement fédéral réclamera, un jour ou l'autre, sa part du gâteau africain... Il y a un Congo français, un Congo belge, un Congo allemand, sans compter le Congo indépendant, et celui-ci n'attend que l'occasion de sacrifier son indépendance!... Et tout ce pays que nous venons de parcourir depuis trois mois...

– En curieux, en simples curieux, Max, non en conquérants...

– La différence n'est pas considérable, digne citoyen des États- Unis, déclara Max Huber. Je le répète, en cette partie de l'Afrique, l'Union pourrait se tailler une colonie superbe... On trouve là des territoires fertiles qui ne demandent qu'à utiliser leur fertilité, sous l'influence d'une irrigation généreuse dont la nature a fait tous les frais. Ils possèdent un réseau liquide qui ne tarit jamais...

– Même par cette abominable chaleur, observa John Cort, en épongeant son front calciné par le soleil tropical.

– Bah! n'y prenons plus garde! reprit Max Huber. Est-ce que nous ne sommes pas acclimatés, je dirai négrifiés, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, cher ami?... Nous voici en mars seulement, et parlez-moi des températures de juillet, d'août, lorsque les rayons solaires vous percent la peau comme des vrilles de feu!...

– N'importe, Max, nous aurons quelque peine à devenir Pahouins ou Zanzibarites, avec notre léger épiderme de Français et d'Américain! J'en conviens, cependant, nous allons achever une belle et intéressante campagne que la bonne fortune a favorisée... Mais il me tarde d'être de retour à Libreville, de retrouver dans nos factoreries un peu de cette tranquillité, de ce repos qui est bien dû à des voyageurs après les trois mois d'un tel voyage...

– D'accord, ami John, cette aventureuse expédition a présenté quelque intérêt. Pourtant, l'avouerai-je, elle ne m'a pas donné tout ce que j'en attendais...

– Comment, Max, plusieurs centaines de milles à travers un pays inconnu, pas mal de dangers affrontés au milieu de tribus peu accueillantes, des coups de feu échangés à l'occasion contre des coups de sagaies et des volées de flèches, des chasses que le lion numide et la panthère libyenne ont daigné honorer de leur présence, des hécatombes d'éléphants faites au profit de notre chef Urdax, une récolte d'ivoire de premier choix qui suffirait à fournir de touches les pianos du monde entier!... Et vous ne vous déclarez pas satisfait...

– Oui et non, John. Tout cela forme le menu ordinaire des explorateurs de l'Afrique centrale... C'est ce que le lecteur rencontre dans les récits des Barth, des Burton, des Speke, des Grant, des du Chaillu, des Livingstone, des Stanley, des Serpa Pinto, des Anderson, des Cameron, des Mage, des Brazza, des Gallieni, des Dibowsky, des Lejean, des Massari, des Wissemann, des Buonfanti, des Maistre...»

Le choc de l'avant-train du chariot contre une grosse pierre coupa net la nomenclature des conquérants africains que déroulait Max Huber. John Cort en profita pour lui dire:

«Alors vous comptiez trouver autre chose au cours de notre voyage?...

– Oui, mon cher John.

– De l'imprévu?...

– Mieux que de l'imprévu, lequel, je le reconnais volontiers, ne nous a pas fait défaut...

– De l'extraordinaire?...

– C'est le mot, mon ami, et, pas une fois, pas une seule, je n'ai eu l'occasion de la jeter aux échos de la vieille Libye, cette énorme qualification de _portentosa Africa _due aux blagueurs classiques de l'Antiquité...

– Allons, Max, je vois qu'une âme française est plus difficile à contenter...

– Qu'une âme américaine... je l'avoue, John, si les souvenirs que vous emportez de notre campagne vous suffisent...

– Amplement, Max.

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