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Aimez-vous le cinema, le theatre et les roles inoubliables qui marquent à jamais les esprits ? Ce livre est fait pour vous !
Piotr Fronczewski - une icone de la scene polonaise, un acteur à la voix envoûtante et au talent sans limites. Connu pour ses roles au cinema, au theatre, dans des spectacles comiques, et meme dans des jeux video. Monsieur Kleks, Hamlet, Franek Kimono - voici quelques-unes de ses incarnations memorables.
Pourquoi lire ce livre ?
✔ Des entretiens exceptionnels - des dialogues sinceres et pleins d'humour avec Dariusz Domański.
✔ Les souvenirs d'amis - des hommages et des anecdotes des plus grandes stars du theatre et du cinema polonais.
✔ Les reflexions uniques de Gustaw Holoubek - une conversation profonde sur le genie de Fronczewski.
✔ Un portrait fascinant de l'artiste - pas seulement un acteur, mais aussi un homme plein de chaleur, d'humilite et de charme.
À qui s'adresse ce livre ?
🔹 Aux fans de Piotr Fronczewski, qui souhaitent le decouvrir sous un jour plus intime.
🔹 Aux amateurs du cinema et du theatre polonais, admirateurs des personnalites hors du commun.
🔹 À ceux qui cherchent des histoires inspirantes sur la passion, l'art et la vie.
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Liczba stron: 96
Rok wydania: 2025
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Piotr Fronczewski
© Dariusz Domański
© Éditions Studio ACORD Bogdan Sylwestrowicz Cracovie 2024
STUDIO ACORD®, ul. Korabnicka 34/L7, 32-050 Skawina
Coordinateur du projet : Arkadiusz Pietrukowicz
Conception graphique et mise en page : Jacek Orzechowski
Conception de la couverture : Jacek Orzechowski
Illustrations :
Archives de Piotr Fronczewski,
Archives de Dariusz Domański,
Aneta Domańska,
Archives Nationales Numériques,
Wojciech Plewiński,
Edward Hartwig,
Marek Holzman,
Jacek Strzemżalski,
Ewa Barańska-Jamrozik p. 23
Photo de la page de titre : Roman Anusiewicz
Photo au dos de la couverture : Aneta Domańska
© Tous droits réservés. Toute reproduction non autorisée de tout ou partie de cette publication sous quelque forme que ce soit sans l'accord de l'auteur est interdite. La réalisation de copies par procédé xérographique, photographique, ainsi que la copie du livre sur support filmique, magnétique ou autre constitue une violation des droits d'auteur de notre publication. Toutes les marques apparaissant dans le texte sont des marques déposées de leurs propriétaires respectifs.
Livre de la série « Portraits d'Amis » de Dariusz Domański
Disponibles à la vente : Franciszek Pieczka, Maria Malicka, Jan Nowicki, Krzysztof Zanussi
En préparation : Adam Woronowicz, Małgorzata Kożuchowska, Anna Seniuk, Barbara Krafftówna...
Première édition
ISBN 978-83-68489-11-8
Dariusz Domański
Piotr Fronczewski
Le Portrait d'un Ami
« ...découvrir la vérité
et le sens de l'humour... »
À la mémoire de Gustaw Holoubek
L'homme naît acteur comme il naît prince. On ne joue pas pour gagner sa vie. On joue pour mentir, pour se mentir à soi-même, pour pouvoir être ce qu'on ne peut pas être, parce qu'on en a assez d'être ce qu'on est. On joue les bons parce qu'on est mauvais, les saints parce qu'on est vil, les meurtriers parce qu'on est menteur de naissance. On joue pour ne pas se connaître, et on joue parce qu'on se connaît trop bien. On joue parce qu'on aime la vérité, et on joue parce qu'on hait la vérité. On joue parce qu'on deviendrait fou à ne pas jouer.
Jean Paul Sartré
Gustaw Holoubek dans le rôle de Goetz dans « Le Diable et le Bon Dieu » de J.P. Sartré,
mise en scène de Ludwik René, 1960, Théâtre Dramatique, Varsovie
INTRODUCTION
Hamlet, Œdipe Roi, acteur gombrowiczien, Franek Kimono, Monsieur Kleks, acteur feuerbachien.
Dans le théâtre de Piotr Fronczewski, on peut acheter des attitudes, vendre des sentiments, marchander avec la tradition.
Dans les Échoppes de Fronczewski sont exposées des chansons douceâtres (« Hello Szpicbródka », « Les Garçons de notre rue »...), des manifestes (Être ou ne pas être...), des vérités, des gags, des cabarets, des gens vivants, des bribes de notre quotidien, des conversations avec le monde (A. Camus), la popularité, des idées, de la fatigue, beaucoup de douleur, des fétiches, des nostalgies et un peu de bêtise.
Mais toujours, sur tous ces étals, Fronczewski est plus important que son œuvre.
Un étrange et merveilleux mélange de poésie, de grandeur, de kitsch, d'art, de sérieux et de spontanéité donnant au final un cocktail artistique original.
Dariusz Domański
Motto
Quelle est la force de Piotr Fronczewski ? La polyvalence, le travail, le talent. Pratiquement toutes ses réalisations cinématographiques importantes sont son œuvre, l'auteur ou le réalisateur ne lui apporte que peu, c'est toujours Fronczewski qui est présent... au théâtre, au cinéma, dans le cabaret. Si je devais faire un film avec Piotr Fronczewski, ce devrait être un film sur lui-même.
Andrzej Wajda
Piotr Fronczewski dans le rôle de Horn dans « La Terre de la grande promesse », réal. Andrzej Wajda, 1974
ENTRETIEN AVEC PIOTR FRONCZEWSKI
Dans ce métier, il faut avoir sa propre écriture
Dariusz Domański – Piotr, cette année tu fêtes les 55 ans de tes débuts au théâtre et cela fait 65 ans que tu es apparu à l'écran. Je veux aussi te rappeler que nous nous sommes rencontrés il y a 35 ans, lorsque tu m'as accordé une interview pour le bimensuel Student. Comment te souviens-tu de ces débuts de jeunesse, de ces années-là ?
PIOTR FRONCZEWSKI – Darku, c'est vraiment beaucoup de faits... En effet, il y a 55 ans, j'ai fait mes débuts après l'École de Théâtre au Théâtre National, et comme tu l'as mentionné, en 1958 j'ai joué - c'est beaucoup dire - plutôt j'étais sur le plateau - c'est ainsi que je dirais - dans Ville libre de Stanisław Różewicz. Mais au théâtre aussi, j'ai eu mes apparitions enfantines. J'ai grandi dans les coulisses du théâtre.
DD – Au Théâtre Syrena, tu as joué avec de nombreux acteurs remarquables.
PF – Oui. Ce théâtre était alors ma deuxième maison, mon père travaillait à la Syrena, et il se trouve que lorsqu'un enfant était nécessaire, je montais sur scène. C'étaient de belles années, les magnifiques périodes de Kazimierz Krukowski, Kazimierz Rudzki, Gozdawa et Stępień pendant longtemps, et dans les loges il y avait : Adolf Dymsza, Tadeusz Olsza, Irena Kwiatkowska, Hanka Bielicka, Lidia Korsakówna, Kazimierz Brusikiewicz, des artistes qui donnaient le ton au théâtre de revue, satirique, au cabaret à cette époque.
DD – As-tu commencé à penser au métier d'acteur à cette époque ?
PF – Je pense que c'est la force d'inertie qui a joué, car en effet j'ai établi un contact, une première connaissance avec le théâtre dans mon enfance, j'ai joué au théâtre, à la télévision ou au cinéma à l'âge de 10, 11 ans. Je n'avais pas de talents particuliers pour les sciences exactes, j'étais plutôt bon dans les matières littéraires et je pense que cela a eu une grande influence, c'est pourquoi j'ai décidé de passer l'examen d'entrée à l'École de Théâtre. J'ai été préparé par le grand acteur Janusz Warnecki, j'ai été admis après l'examen de concours en vigueur, notre promotion a été prise en charge par le professeur Marian Wyrzykowski.
DD – Un spécialiste du vers...
PF – Entre autres du vers, j'ai rencontré à l'école d'éminents pédagogues du métier d'acteur.
DD – Je reviens encore à Janusz Warnecki, ce merveilleux acteur et metteur en scène, était connu à Cracovie pour son rôle de Rembrandt dans « Le Retour de l'enfant prodigue », une mise en scène qu'il a préparée avec Karol Frycz, et le susmentionné Marian Wyrzykowski était le professeur adoré de nombreux acteurs polonais. Tu as donc eu une grande chance de tomber sous leurs ailes protectrices.
PF – Oui, certainement. J'ai surtout été formé par Wyrzykowski, Jan Kreczmar, Ludwik Sempoliński, Maria Wiercińska, Zofia Małynicz, Janina Romanówna, c'étaient des gens de théâtre dans l'âme, vraiment merveilleux. Pour moi, le simple fait d'être avec eux, dans leur cercle, dans leur aura... était très important. J'ai surtout travaillé avec Marian Wyrzykowski. En tant qu'artiste de la vieille école, il m'a appris l'éthique du métier d'acteur, l'humilité face à l'art, aux gens, aux artistes, au monde. Il me semble, Darku, que ce sont les fondements et les bases de l'éducation qui devraient prévaloir dans ce métier.
DD – Tu as mentionné des artistes dont les carrières ont commencé dans l'entre-deux-guerres, il se trouve que l'amour du théâtre m'a aussi été enseigné par, comme tu l'as dit, des artistes de la vieille école, pour ne citer que : Zofia Niwińska, Irena Eichlerówna, Karolina Lubieńska, Ewa Bonacka, Zofia Jaroszewska, Maria Malicka, Janina Romanówna, Elżbieta Barszczewska, Bohdan Korzeniewski, Bronisław Dąbrowski, Aleksander Bardini, Jan Świderski, Henryk Borowski... être avec eux m'a appris les mêmes qualités dont tu as parlé.
PF – Je suis impressionné que tu aies pu rencontrer tant de sommités du théâtre polonais...
DD – Piotr, au Théâtre National où tu as commencé à travailler, tu as surtout fait de la figuration, un moment important a été ton passage au Théâtre Contemporain d'Erwin Axer, puis déjà un beau travail avec Gustaw Holoubek au Théâtre Dramatique.
PF – J'ai avancé très laborieusement, j'ai fait mon apprentissage dans le métier aux côtés d'acteurs remarquables, et je tiens beaucoup à ce parcours. Je passais de gauche à droite, au quatrième plan je jouais le neuvième moine dans « La Comédie non divine », je dansais le menuet dans « L'Échoppe aux chansons », je me battais à l'épée dans « Richard III ». C'est aussi, je te dirais, un chemin vers le théâtre, c'est une expérience. Ce n'est qu'avec Erwin Axer que j'ai commencé à jouer des rôles importants. Mortimer dans Marie Stuart. J'ai aussi joué dans Le Roi Cerf avec Barbara Krafftówna. Ce fut pour moi une période merveilleuse d'apprentissage du vrai théâtre contemporain, où l'on jouait aussi des œuvres classiques.
DD – Dans ce théâtre, tu as rencontré Tadeusz Łomnicki.
PF – Je me suis lié d'amitié avec Tadeusz, dont j'ai ensuite été l'assistant à l'École de Théâtre de la rue Miodowa.
DD – Piotr, la période de travail au Théâtre Dramatique, c'est le temps de tes plus grandes réalisations en tant qu'acteur et des réalisations de ce théâtre. C'est là que tu as joué non seulement Hamlet dans le spectacle de Gustaw Holoubek. C'est une expérience particulière.
PF – Je me souviens avec beaucoup de chaleur du travail sur Hamlet, néanmoins je pense qu'il n'a pas été pleinement exploité, découvert par moi. Peut-être est-ce dû à une situation assez inattendue dans laquelle cette proposition est apparue. Je pense qu'elle est apparue un peu trop tôt, il m'a manqué du temps pour « finaliser » le personnage, pour approfondir l'œuvre. Parfois je pensais à revenir à Hamlet, maintenant c'est trop tard.
DD – Quand je t'ai demandé quel metteur en scène avait eu la plus grande influence sur ton art d'acteur à cette époque, tu as cité sans hésiter le professeur Jerzy Jarocki.
PF – Deux travaux théâtraux, je pense les plus importants pour moi, concernaient Jerzy Jarocki. C'est un grand metteur en scène. J'ai beaucoup appris de lui, notamment sur le travail purement théâtral. Car chaque acteur, sans parler du fait d'être une personnalité indépendante à part entière, c'est une certaine vision, une philosophie, une sensibilité particulière et la possibilité de se trouver parmi les grands du théâtre laisse des traces, du savoir, de la matière à réflexion, à méditation sur l'art. Donc, en ce qui concerne le travail artisanal, je dois beaucoup à Jerzy Jarocki.
DD – L'acteur est-il plus un prêtre ou un artisan, à ton avis ?
PF – Je suis enclin à penser qu'un artisan, car si l'on considère Shakespeare « Tout le monde joue la comédie », les prêtres jouent sur un autre théâtre.
DD – Piotr, pour ma génération, tu n'es pas seulement un acteur « gombrowiczien », mais surtout Franek Kimono, Monsieur Piotrus du cabaret d'Olga Lipińska. N'as-tu pas le sentiment d'être fortement associé à ces personnages ?
PF – Je n'ai pas le sentiment d'être catalogué quelque part. Le fou Piotrus du cabaret d'Olga Lipińska est resté très ancré dans la conscience collective des spectateurs. Je ne sais pas s'il était sympathique, en général il était accepté, bien accueilli, il comportait un certain danger, comme toute cyclicité, toute série. Après un certain temps, j'ai fui vers d'autres formes de travail. J'ai une inclination naturelle à être dans différents genres scéniques. Car j'ai joué dans des tragédies, de Shakespeare, en passant par le classique polonais, russe, j'ai derrière moi des titres du drame grec, j'ai joué dans des comédies, des farces, des grotesques jusqu'au cabaret et à la scène. Et Franek Kimono est né à l'occasion de Monsieur Kleks. J'ai rencontré le compositeur Andrzej Korzyński. Un jour, il m'a apporté deux morceaux, j'ai aimé ces textes, drôles, ils avaient un caractère pastiche. Il m'a demandé si je ne voulais pas les chanter. Les chansons sont apparues dans les hit-parades. Cela a entraîné d'autres textes et compositions, c'est ainsi qu'est né l'album.
DD – Un jour, j'ai écrit sur toi que tu étais un croisement entre Olivier et Fernandel, car tu as un grand talent. Qu'est-ce que le talent ?
PF – Je ne sais pas... Le talent est nécessaire dans la vie d'un homme, on le remarque dans le sport, dans la salle d'audience, dans le monde des médecins, sans parler de l'art. Et qu'est-ce que le talent ? En simplifiant beaucoup les choses, c'est selon moi la preuve de l'existence de Dieu, la preuve de la générosité de la nature, je ne sais pas ? De la grandeur de l'homme, peut-être que ce que je dis n'est pas très précis... une graine, une molécule, une particule présente dans la nature de l'homme. Qu'il faut aider, qu'il faut former, cultiver, c'est aussi un sens supplémentaire, un équipement hors standard de la nature.
DD – Quelles qualités humaines te sont proches, sont importantes ?
PF – La générosité et la bienveillance désintéressées m'ont toujours ému. Je valorise le travail humain et je dois répéter après un certain homme qui s'est exprimé ainsi. Peu importe d'être beau ou laid, instruit ou moins stupide, ou intelligent, l'important est de ne pas être un lâche – il y a beaucoup de sagesse là-dedans.
DD – Merci pour cet entretien.